|
||||||
japon chine | ||||||
Sommaire / Le pavillon de thé et son jardin Le pavillon de thé ( sukiya-zukuri ou chashitsu , terme plus récent apparut à l'époque Edo (1602-1868)), né de différentes influences et évolutions architecturales, atteint son apogée avec le sôan , pavillon de type chaumière, construit selon des directives de Sen no Rikyû. A l'époque Muromachi (1392-1573) on vit d'abord apparaître, au sein de la société laïque, un style architectural appelé shoin , influencé par les monastères zen et désignant toute pièce avec alcôve ( shoin qui servait à l'origine de lieu de lecture et d'écriture à l'intérieur des monastères). Plus tard on délimita un espace d'environ cinq à six tatamis, dédié uniquement au thé ( kakoi ) et séparé du reste de la pièce ordinaire par des paravents. Puis Murata Shukô créa une salle de thé de quatre tatamis et demi, dont les dimensions faisaient référence au lieu de vie et de méditation de Vimalakîrti, disciple du Bouddha. Cette salle possédait également une alcôve en estrade ( tokonoma ) pour y accrocher des calligraphies. La pratique zen entre donc à l'intérieur du pavillon de thé où, plus tard, Takeno Jôô ajouta la notion de wabi en laissant les murs d'argile apparents et en remplaçant le bois précieux par du simple bambou. Le pavillon dégageait ainsi une atmosphère de simplicité et de rusticité.
Le pavillon sôan est composé d'une salle de thé ( chashitsu ), d'une salle de préparation ( mizuya ), d'une salle d'attente ( yoritsuki, ou simple portique couvert extérieur, machiai , sous lequel les invités patientent sur un banc) et une alcôve ( tokonoma ) où sont placés calligraphie et arrangement floral. Le tokonoma , légèrement surélevé, est l'espace le plus sacré du pavillon. On évite d'y poser le pied en signe de respect envers le Bouddha et les objets exposés (survivance de l'ancien rituel chan). On compte le plus souvent six ou huit fenêtres, représentation bouddhique des six organes des sens (œil, oreille, nez, langue, corps, esprit), huit si l'on compte les deux yeux et les deux oreilles. Ainsi, selon le zen, le pavillon est une sorte de refuge temporaire du corps humain dont les six sens, symbolisés par les fenêtres, sont contrôlés par la pratique du chanoyu . Ces ouvertures ne doivent d'ailleurs pas être trop présentes car elles pourraient distraire les participants pendant la cérémonie. L 'utilisation du chaume ou du bambou confère un aspect fragile, proche de l'éphémère, notion importante du zen mais aussi survivance du shintoïsme où l'on avait autrefois coutume de laisser à l'abandon une maison à la mort de son propriétaire. L'imparfait, l'inachevé et l'asymétrie sont également des concepts récurrents dans la construction d'un pavillon. On évite par exemple la répétition des motifs ou des matériaux.
|