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Arts du thé - La cérémonie du thé au Japon

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Sommaire / La céramique dans le chanoyu

L'histoire de la céramique japonaise a fortement été influencée par la cérémonie du thé et ses grands maîtres. Ces derniers ont joué un rôle déterminant dans la production de la céramique en créant une demande d'objets bien spécifiques pour le chanoyu ce qui aida à redynamiser certains fours et en ouvrit de nouveaux. Cette pratique artistique, plutôt populaire à ses débuts, gagna ainsi ses lettres de noblesse. Les artisans potiers furent reconnus comme de grands artistes et formèrent de véritables dynasties comme la famille Raku.

Les premiers objets de thé utilisés par les moines zen étaient d'origine chinoise. Vers le XIIème sècle apparurent des bols à thé chinois ( temmoku ) d'une qualité exceptionnelle et qui portaient des noms poétiques désignant leur couverte (couverte en poils de lièvre, couverte en goutte d'huile…). Jusqu'au XVème siècle environ, les objets chinois sont très recherchés pour la cérémonie du thé (courant appelé karamono-suki ) car la culture chinoise est signe de grande distinction pour les Japonais. Mais Murata Shukô instaura l'utilisation de céramiques chinoises d'usage courant ainsi que des récipients japonais fabriqués dans les fours de Bizen et de Shigaraki.

Au XVIème siècle, l'impulsion donnée par Shukô se développa grâce à Takeno Jôô et Sen no Rikyû qui utilisèrent des bols à riz coréens (bols kôryö ), initialement prévus à l'usage des paysans, pour être plus proches de la simplicité et de l'imperfection du wabi qu'ils ne trouvaient pas dans la production chinoise. Puis ils commandèrent directement aux fours coréens des pièces dont ils avaient eux-mêmes réalisé le patron. Des coréens, installés au Japon, créèrent les fours de Hagi, Karatsu et Yatsushino.

Chaque maître de thé avait sa préférence en matière de céramique et en particulier pour le bol à thé, l'un des objets les plus importants de la cérémonie car il symbolise le lien entre l'hôte et l'invité. Takeno Jôô affectionnait les poteries shino du four japonais Mino alors que Rikyû était plutôt sensible aux poteries de style raku du potier Sasaki Chôjirô (bol en terre cuite émaillée sans décor, composé d'argile rouge montée au colombin et cuit à 1000° pour les raku noirs et 800° pour les rouges). Grâce à la valeur de son travail, Chôjirô obtint le droit d'utiliser le terme «  raku  » comme nom de famille pour lui et ses descendants qui perpétue cette technique.

Bol raku « Gantori », Sasaki Chôjirô.

 

Contrairement à Rikyû, son disciple Oribe Furuta (1544-1615) privilégia pour ses poteries une richesse de couleurs et de formes. Il en créa même qui connurent un grand succès.

Du XVIIème au XVIIIème siècle, le goût pour les céramiques chinoises réapparut avec les porcelaines blanches à décor bleu peint ( ko-sometsuke et shonzui ). On continua également à utiliser des céramiques coréennes. Puis les céramiques vietnamiennes, thaïlandaises et même la faïence hollandaise apparurent au Japon.

Au XIXème siècle, la production de céramique japonaise s'accrut et prospéra jusqu'à nos jours grâce à la renommée internationale de certains potiers japonais.