asso.chasen@free.fr

 


 
 


Arts du thé - La cérémonie du thé au Japon

japon      chine

 

Sommaire / Calligraphie et art floral

Le rouleau suspendu ( kakemono ) et la composition florale ( chabana ), placés dans l'alcôve, sont aussi dérivés de l'ancien rituel chan pendant lequel les moines déposaient des brûle-parfums, vases et bougeoirs pour honorer l'image des divinités. Plus tard, le monde profane les imita et plaça ces objets dans l'alcôve de type shoin . Enfin, au sein du pavillon de thé, on plaça un seul rouleau et un vase pour ne pas saturer l'espace déjà très réduit. Le rouleau vertical, peinture de paysage ou calligraphie, donne le thème de la cérémonie, lui confère une atmosphère particulière que le maître de thé destine à un moment unique et éphémère.

On le suspend pour que les invités puissent l'admirer avant de déguster le koicha et on le remplace ensuite par un arrangement floral. Il arrive cependant qu'on laisse le rouleau dont le thème pictural se combine harmonieusement avec la fleur, évocation de la nature tout entière, instantané d'une saison éphémère.

Au cours de l'histoire du chanoyu , les maîtres de thé utilisèrent des rouleaux et des vases de styles différents (peintures bouddhiques anciennes de grands maîtres zen, vases de porcelaine chinoise, de bronze ou cuivre…). Dans sa quête de la simplicité, Rikyû créa le style informel, , et privilégia des vases en bambou et des rouleaux peints par des maîtres zen contemporains.

 
Le chabana n'est pas un arrangement floral complexe comme l' ikebana. Le maître de thé choisit le plus souvent une seule fleur avec feuille et branchage pour montrer la nature dans son ensemble, dans son entière beauté. Il suit ainsi l'une des règles de Rikyû « arrange les fleurs comme elles sont dans les champs », c'est-à-dire exalter la beauté de toutes les fleurs et de la nature éphémère au travers d'une unique fleur, sacralisée par l'alcôve. Il n'existe donc pas de règles à proprement parler mais on évite d'utiliser des fleurs trop odorantes ou trop voyantes. Une ancienne légende, rapportée par Okakuro Kakuzo dans « Le livre du thé », raconte que des saints bouddhiques, emplis de compassion pour tout être vivant, recueillirent des fleurs abîmées par l'orage pour les mettre dans un vase et inventèrent le premier arrangement floral.


 

Chabana et kakemono.

La célèbre histoire à propos de Rikyû et du Shogun Toyotomi Hideyoshi illustre bien l'esprit du chabana . Hideyoshi entendit parler du jardin de Rikyû et de ses fameuses belles-de-jour. Impatient de pouvoir contempler ces fleurs remarquables, il se fit donc inviter par le maître. A sa grande déception, lorsqu'il traversa le jardin pour arriver au pavillon de thé, il ne vit aucune fleur, elles avaient toutes été coupées. Lorsqu'il pénétra dans la salle de thé et qu'il s'inclina devant l'alcôve, il découvrit dans un vase une belle-de-jour, unique et parfaite. Tel est l'esprit du chabana .